mardi 27 mars 2007

Désolée, je laisse un peu tomber ce blog...

Désolée, je n'écris pas beaucoup ces jours-ci, mais on est un peu "le nez sur le guidon". On a rajouté deux représentations ce dernier dimanche, et comme nous donnons cours toutes les deux au Conservatoire, cela nous fait trois semaines sans un jour de congé... Hélène est hyper-active comme d'habitude, donc elle est fatiguée, mais elle assure. Moi, comme je l'ai dit, je suis beaucoup plus glandeuse de nature, et donc, en ce moment, je m'économise pour tenir la distance... Donc, en clair, je fais la sieste et j'en fais le moins possible... Et puis, il n'y a pas grand chose à dire: nous jouons, ça marche, il y a des listes d'attente tous les jours... Nous espérons vraiment reprendre le spectacle dans un an et demi-deux ans, et faire une tournée. Mais ça, ça ne dépend pas de nous: il faut que des acheteurs (donc des théâtres) nous demandent. Nous l'espérons de tout coeur et, franchement, vu l'engouement du public pour ce spectacle, ce serait vraiment du gâchis que de ne pas poursuivre l'aventure et de ne pas aller à la rencontre d'autres publics... Croisons les doigts...
A bientôt
Jacqueline

mercredi 21 mars 2007

Commentaires et réactions de spectateurs...

Bonjour,
je vais vous faire part de quelques témoignages reçus: selon Anne Morelli, qui était notre "femme exceptionnelle" d'hier soir, le spectacle devrait être remboursé par la mutuelle... On nous dit qu'il est libérateur, réconfortant. On sent un vrai bonheur et, comme je l'ai dit, presque un soulagement: enfin, on lève ce tabou, enfin, on en parle... La plupart des femmes se reconnaissent, et entendent des choses qui leur ont déjà traversé l'esprit... D'autres pas du tout, et nous disent qu'elles n'ont jamais eu ce problème: tant mieux pour elles. Mais, je le redis, c'est une fiction, cette pièce raconte un cauchemar/fantasme, ce n'est pas censé être un constat clinique fidèle de ce qu'une femme traverse à la ménopause...
Les jeunes nous disent qu'ils vont nous envoyer leur mère..
Des hommes nous disent qu'ils comprennent des choses, que cela les fait réfléchir, qu'ils ne verront plus les femmes comme avant. Un d'eux nous a dit que ce texte était aussi important que "Les monologues du vagin" en ce qu'il révélait tout un tas de choses inconnues sur les femmes et modifiait le regard...
En revanche, nous avons reçu des critiques très virulentes d'un groupe de femmes que nous avions invitées à une avant-première: elles se disent outrées par la vision de la femme véhiculée par le spectacle. Je pense qu'elles manquent de distance, et qu'elles oublient que c'est du théâtre. D'une part, il est clair que le personnage joué par Hélène n'est pas du tout une femme libérée, mais nous ne disons pas que c'est comme ça qu'il faut être, au contraire, mon personnage n'arrête pas de la provoquer pour la faire bouger et, à la fin, elle se libère clairement.
D'autre part,on est en plein dans la fiction: je raconte que je mange mon mari et que j'en fais un lampadaire: on ne peut quand même pas dire que cela correspond à une quelconque réalité... Alors pourquoi se braquer et se formaliser d'une vision de la femme qui ne prétend à aucun moment être un modèle? Un peu d'humour, s'il-vous-plaît, un peu de distance... Croire que cette pièce prétend montrer la réalité, c'est comme si on pensait que "Macbeth"raconte comment on accède au pouvoir, ou comme si "Le médecin malgré lui" représentait la pratique médicale courante à l'époque de Molière...
Laissons un peu de place à l'imaginaire et à la fantaisie, de grâce, acceptons de décoller un peu de la réalité... La plupart des personnes du public le comprennent très bien, pourquoi ces femmes réagissent-elles ainsi? Mystère...
A bientôt
Jacqueline

dimanche 18 mars 2007

Incroyable!!!

Jacqueline a tout exprimé mais je ne résiste pas à la joie de le redire: ce que nous vivons avec Marrakech est vraiment incroyable!! C'est un succès ! C'est un évenement! C'est du pur bonheur pour nous ,pour les spectateurs...on en revient pas! Il faut croire que ce sujet rejoint la préoccupation de beaucoup d'hommes et de femmes et le fait qu'on le traîte avec légereté et humour rassemble de façon encore plus chaleureuse. Nos débats des mardis et vendredis sont très instructifs aussi. C'est touchant d'entendre les témoignages des gens qui livrent ainsi une part d'eux-même. On a le sentiment de faire du théâtre "utile" et c'est très gratifiant! Je suis heureuse aussi de voir que notre acharnement et notre ténacité est récompensée de la sorte! Ce projet est né il y a presque 4 ans dans nos têtes, nous avons fait preuve de beaucoup de patience, d'obstination; nous avons eu des périodes de découragement et voir tout ces spectateurs heureux qui nous disent merci, c'est le plus beau cadeau qu'on pouvait espérer. On espère tourner avec le spectacle et le jouer partout et encore longtemps...si vous avez des idées ou des filons pour nous faire voyager...n'hésitez pas!!

samedi 17 mars 2007

Dépassées par le succès...

C'est dingue! On doit rajouter des sièges et refuser du monde... C'est drôle, parce qu'avec un texte de Paul Pourveur, qui est un auteur quand même assez "pointu" et pas (encore) vraiment grand public, on avait l'impression de prendre un risque, et on s'attendait à avoir un public plus "théâtreux". Et finalement, c'est vraiment les spectateurs "normaux" qui plébiscitent le spectacle. J'entends encore Hélène me dire "Pourvu qu'on ne joue pas devant trente personnes", et c'e'st bourré tous les soirs, depuis la première. Le bouche-à-oreille a fonctionné à la vitesse de l'éclair. Alors, bonne nouvelle, on ajoute une représentation pour les refoulés: le dimanche 25 mars, à 16 heures. Nous ne pouvons pas prolonger après le 1er avril, pour cause de vacances et d'occupation de la salle par une autre compagnie. Mais, si tout va bien, nous ferons une reprise, pas la saison prochaine (la salle est déjà occupée) mais au cours de la saison 2008-2009.
A vos agendas...
A bientôt
Jacqueline

mardi 13 mars 2007

retrouvez-nous en radio et en télé...

Bonjour,
troisième semaine de représentations. Les échos sont toujours très bons; apparemment, on parle beaucoup de "Marrakech"... Vous pourrez nous voir ou nous écouter:
- mercredi 14, au journal de 19 heures de la Une Radio
- jeudi 15: dans "50°nord" sur Arte (à 20H15)
- vendredi 16: dans "Culture Club" en radio sur la Une
sur Télé-Bruxelles, dans un prochain journal.
Nous attendons aussi la parution d'un article dans "Le Vif".
A bientôt
Jacqueline

samedi 10 mars 2007

Ca continue...

Bonjour,
ça continue à marcher très fort. Le spectacle a beaucoup de succès et, manifestement, le public est très touché et concerné.
Les débats sont vraiment intéressants, touchants et, aussi, réconfortants: tout ce qu'on entend des dames qui sont nos invitées (hier, c'étaient Anna Cazieux et Chantal Vermeulen), c'est que l'âge n'est vraiment pas un problème. Au contraire, on se libère, on profite encore mieux de chaque instant de la vie, le désir, même s'il est moins polarisé sur le sexe, s'explose en des tas de désirs variés... C'est vrai que le corps change mais, comme a dit l'une d'elles, "ça ressemble à une blague, tant on reste jeune dans sa tête"...
Bref, tout cela fait du bien, et nous avons l'impression que ce sujet est vraiment la chose dont il fallait parler...

Je vous livre ici la critique du spectacle parue dans "La libre" d'hier:


Entre ménopause et Marrakech
par Laurence Bertels

Epée de Damoclès au féminin, la ménopause reste taboue. Sauf quand deux actrices affrontent la perte du désir et l'avenir du fantasme. Sexuellement (in) correct.Le temps qui passe, le corps qui change, l'humeur qui noircit... Nulle femme ne semble y échapper, après cinquante ans.Où commence la féminité ? Avec le vernis à ongles, le rouge à lèvres, les premiers soutiens-gorge ou l'arrivée des règles ? Pas de réponse précise. Où s'arrête-t-elle ? À la ménopause, qui semble tomber comme un couperet, comme les seins pétris, le teint flétri, les bras flapis... À l'heure aussi où les rides creusent leur sillon, où les hanches s'arrondissent, où le coeur et le corps s'assèchent. Puis il y a ce regard des hommes qui se détourne des mères pour regarder leurs filles...Cinquante ans, voici donc l'âge où les parents vous quittent pour l'autre rive, où les enfants ne pensent qu'à partir, où les maris désertent le lit conjugal pour une plus jeune, une plus belle, une plus ferme. Que de réjouissances en perspective.La ménopause... On en parle, oui, côté santé, vapeurs, hormonothérapie ou ostéoporose. Il est en revanche rarement question de perte du désir ou d'estime de soi, du désert affectif ou sexuel qui se profile à l'horizon.À moins de renverser le cours des événements, d'affronter l'homme et sa sexualité, de laisser libre cours à ses fantasmes, de filer à Marrakech, ville du tourisme sexuel pour femmes en retour d'âge, comme le disent prudemment les grands-mères.On dit en effet que les femmes mûres s'y engouffrent pour acheter un sexe masculin bien vert. En fait, elles cherchent surtout à exercer leur désir de séduction, un désir qui ne part pas à la mi-temps de la vie. Comme on le découvrira à "Marrakech", une pièce pour les femmes et ceux qui les aiment, imaginée par deux comédiennes sensuelles malgré la cinquantaine.En plein corpsTouchées en plein corps par le sujet, Hélène Theunissen et Jacqueline Bollen, actrices et amies, ont confié leurs états d'âmes, angoisses et désirs les plus secrets à la plume de Paul Pourveur, auteur dont le théâtre exigeant les intrigue et les interpelle. Des rencontres, de longues conversations, des confidences ont suivi ce projet original, sincère, utile et confrontant. "Marrakech" invite à pleurer sur le temps perdu, à en rire aussi, pour ne point verser trop de larmes sur la féminité enfuie.ContrastéesJudicieusement contrastées, dans les voilages blancs d'une scénographie signée Sabine Theunissen et une mise en scène de Janine Godinas, Hélène Theunissen et Jacqueline Bollen affrontent leurs options pour franchir le cap. Naïve et désespérée, Hélène Theunissen, pleine de fraîcheur dans le jeu comme dans l'allant, campe une épouse, mère de famille, femme mais aussi féministe, particulièrement crédible. La vérité la prend de front, en pleine insomnie, à 2h02 du matin. Elle se lève, traverse la nuit, toise les regards, prend l'avion pour Marrakech et rencontre son contraire. Aussi brune et sexy que la première est blonde et godiche, maquillée à outrance, actrice à la retraite, top en cuir rouge et plumes à l'oreille, Jacqueline Bollen l'emmène sur la pente du sexe, du fantasme, du vibromasseur et des boules de Geisha. Et de lui proposer le kit complet de la femme ménopausée, vantant les vertus du sexe et de l'extase pour éviter de "plonger dans le gouffre noir de la résignation"; livrant aussi ses blessures mal dissimulées. Puisque le sexe, bien sûr, et les moments d'extase qu'il promet parfois, ne résolvent pas l'immense injustice dont les femmes, pourtant pleines de ressources, restent les premières victimes.Soutenu, rythmé et surtout nuancé, "Marrakech", quelques redites à part, nous balade allégrement dans l'esprit mouvementé et désespéré de femmes au tournant de leur vie. Malgré quelques rires francs, on ressort affolé par l'autre vérité qui dérange mais également bluffé par le courage et la générosité de deux comédiennes féminissimes. Qu'elles aient trente ou cinquante ans.Bruxelles, Théâtre de la place des Martyrs, jusqu'au 1er avril. Tél. 02.223.32.08.A l'issue de la représentation, les mardis et vendredis, des rencontres sont prévues avec des personnalités féminines telles que Laurette Onkelinx, Colette Nys Masure, Lise Thiry...© La Libre Belgique 2007- - - - - - - - - - -

mercredi 7 mars 2007

Il se passe quelque chose autour de ce spectacle...

Bonjour,
indéniablement, il est en train de se passer quelque chose, une chose qui, à mon sens, déborde du strict cadre "théâtral". Quand nous jouons, nous sentons une telle écoute, une telle attention... Et dans les rencontres avec le public qui suivent le spectacle, nous ressentons un réel bonheur et une vraie émotion. Nous disions, avant le début de la série, que nous espérions que ce spectacle serait "libérateur", et je crois que c'est le cas. On dirait que les gens sont contents et presque soulagés qu'on parle enfin de ce sujet, qu'on parle enfin de ce qu'ils vivent. Nous avons eu du mal à monter ce projet, parce que son thème fait peur. Mais nous étions sûres qu'il fallait faire sauter ce tabou et oser en parler, et de toute évidence nous avions raison...
Les femmes se reconnaissent à fond dans ce qui est dit (avec des nuances, bien sûr), et les hommes aussi se sentent très concernés, et également pour eux-mêmes, pas seulement dans le regard qu'ils posent sur leur femme...
Nous étions mardi, hier soir, et nous avions donc une rencontre après spectacle, avec Janine Lambotte cette fois. C'est très touchant de voir comme les gens se livrent, avec des témoignages parfois très intimes... La bonne nouvelle, finalement, c'est que beaucoup de personnes plus âgées nous disent: mais finalement, où est le problème? Vieillir, ça a aussi de très bons côtés... Les gens sont également très lucides et très critiques par rapport aux canons de beauté que l'on nous impose, et sur leurs côtés artificiels et trafiqués... (Ceci dit, ce n'est pas si facile de s'en débarrasser. Moi qui lis beaucoup de magazines féminins, je suis très consciente de forger moi-même les clous de ma propre crucifixion...)
Mais les femmes qui sont plus proches de notre âge sont manifestement dans les mêmes tourments que le personnage d'Hélène. C'est d'ailleurs ce personnage qui attire le plus de commentaires. Le mien est beaucoup plus provocateur et branché sexe, et je craignais un peu de provoquer l'hostilité - pour moi qui n'aime pas choquer et qui suis assez pudique, ce n'est pas nécessairement évident de venir vanter les mérites des boules de geisha ou du sexe à outrance... Mais ça n'a l'air de déranger personne, bizarement. Même les personnes plus âgées n'ont pas l'air de se formaliser de mes outrances. C'est marrant... le monde change, on dirait...
En tout cas, si vous voulez venir nous voir, dépêchez-vous de réserver, il paraît que le téléphone n'arrête pas de sonner...
A bientôt
Jacqueline

dimanche 4 mars 2007

Hélène a tout dit... je vous renvoie à ce lien, notre première critique:

http://www.lesoir.be/culture/scenes/2007/03/03/article_theatre_marrakech_aux_martyrs.shtml

Quel bonheur!

Voilà plusieurs représentations de passées et c'est un succès, et c'est du bonheur!!! Je suis fière de nous et heureuse d'être enfin au bout de l' aventure de production et de commencer l'aventure des représentations et j'espère pour longtemps!! Les gens qui viennent nous voir ont l'air enchanté, ils rient énormément ,ils sont émus aussi et on sent à quel point le sujet fait tilt!! C'est du pur bonheur de livrer un texte qui rassemble autant les coeurs et c'est rare! Jusqu'à présent, la presse est excellente ce qui nous rassure aussi et la location marche très bien. C'est incroyable, alors qu'il y a encore une semaine, nous étions pleines de doutes!!La fin reste un soucis car elle peut être comprise de plusieurs façons et porte à discussion. Nous en avons parlé à Paul et il va réfléchir à une éventuelle proposition de modification. Si vous voulez assister à notre spectacle et passer une SUPER soirée, ne trainez pas à réserver car il paraît que ça réserve à mort!!! ON VOUS ATTEND!!

vendredi 2 mars 2007

Voilà, c'est fait!

Beaucoup de choses à raconter, mais je suis malade depuis le jour de la première, et j'ai passé mon temps au lit, et donc incapable de venir raconter les dernières nouvelles...
Donc, c'est fait, nous avons joué devant un public, et cela s'est très bien passé. Ouf! L'avant-première a eu lieu devant un public de membres d'associations féminines. Certaines spectatrices étaient dérangées par le personnage d'Hélène, femme-objet qui semble ne se définir qu'à travers le regard des autres. Mais, encore une fois, il ne faut pas oublier que c'est du théâtre: ce spectacle ne prétend pas être un reflet fidèle de "la ménopause": c'est le cauchemar et les angoisses et fantasmes d'une femme particulière, qui plus est imaginée par un auteur particulier. Et justement, le trajet que fait cette femme dans la pièce, c'est qu'elle réalise peu à peu qu'elle n'est pas qu'un objet à regarder ou une bonne- à- tout faire à la maison, et qu'il est urgent qu'elle vive pour elle-même et qu'elle se permette de rêver.
Puis, le lendemain, vraie première, et là, très gros succès. On nous promet un carton, on va bien voir, ça dépend de vous... L'auteur est très content, le public a l'air ravi...Je n'en ai pas vraiment profité, étant malade, mais je profiterai mieux des représentations quand je serai vraiment sur pied. Mais nous sommes vraiment rassurées: il semblerait que notre spectacle est réussi... Nous espérons maintenant que le public va suivre.
Ce soir, vendredi, il était prévu une rencontre avec le public, nous et Colette Nys-Masure. Malheureusement, celle-ci est souffrante. Ells sera remplacée par Catherine Theunissen, gynécologue et sexologue. A vos questions...
A bientôt
Jacqueline